"La première chose qu’il faut faire, c’est prendre soin de votre cerveau. La deuxième est de vous extraire de tout système d’endoctrinement. Il vient alors un moment ou ça devient un réflexe de lire la première page de votre journal en y recensant les mensonges et les distorsions, un réflexe de replacer tout cela dans un cadre rationnel. Pour y arriver, vous devez encore reconnaitre que l’Etat, les corporations, les medias et ainsi de suite, vous considèrent comme un ennemi; vous devez donc apprendre à vous défendre. Si nous avions un vrai système d’éducation, on y donnerait des cours d’autodéfense intellectuelle." Noam Chomsky.

" Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ". Albert Einstein.

lundi 26 décembre 2011

Portrait de Noureddine Khadmi, nouveau ministre des Affaires Religieuses.

Portrait de Noureddine Khadmi, nouveau ministre des Affaires Religieuses


Noureddine Khadmi, nommé au poste de ministre des affaires religieuses a été  l’Imam de la mosquée El Fath à Tunis.
Plus connu sous la nomination de l’ « Imam du Jihad » suite à son fameux prêche du vendredi, dans lequel il a incité l’Assemblée Constituante à rompre toute relation avec Israël et a appelé au Jihad pour la libération de la Cisjordanie.
Noureddine Khadmi est né le 18 mai 1963, à Thala  dans le gouvernorat de Kasserine. Imam de la Mosquée El Fath à Tunis et actuellement ministre des affaires religieuses au Gouvernement de Hamadi Jebali.
Il a commencé sa scolarité par l’école coranique préscolaire à la mosquée Ali Bahi à Thala où il a été instruit par Mohamed Abidi, l’Imam de la mosquée. Il a ensuite poursuivit ses études à l’école primaire et au lycée secondaire à Thala.
En 1988, Khadmi a eu son diplôme de jurisprudence et de politique islamique de l’Université Zitouna de Charia et théologie basée à Montfleury à Tunis.
De1993 à 1997, il a préparé et obtenu deux doctorats, en philosophie (PhD) spécialité jurisprudence (thèses sur la Thahereya et l’école Malki de l’Islam) à l’Institut supérieur de théologie à l’université Zitouna.
Il a enseigné  l’Islam et la charia  dans les universités de Tunisie et l’Arabie Saoudite. Khadmi est membre du Comité international de l’Organisation des congrès islamiques. Il a travaillé comme chercheur à l’Encyclopédie arabe de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO). Il est aussi chercheur à l’Encyclopédie de fondamentalisme au Kuwait.
Il collabore avec le Centre de recherche et des études islamiques au Ryadh et avec le magazine des recherches sur la jurisprudence temporaire.
Il a animé différents programmes dans la radio «Le sacré coran» de Ryadh.
Khadmi est notamment, auteur de plusieurs livres et publications.

source: Tunisie Numérique

Portrait de Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat



Portrait de Mohamed Lamine Chakhari, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat


Mohamed Lamine Chakhari est né le 17 mai 1957 à Foussena au gouvernorat de Kasserine, marié et père de 3 enfants.
Ingénieur du conservatoire des arts et métiers de Paris et Docteur en 
ingénieurie mécanique. Il est enseignant universitaire à l’Ecole nationale des ingénieurs à Tunis où il dirige le département de génie mécanique.
Il a  occupé le poste de président directeur général d’une société industrielle. 
Il   est activiste du mouvement Ennahdha.
Mohamed Lamine Chakhari a été nommé ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat dans le gouvernement de Hamadi Jebali.

Sources: Ennahdha.tn / Tunisie numérique.

dimanche 25 décembre 2011

Portrait de Rafik Abdessalem, ministre des Affaires Etrangères

Portrait de Rafik Abdessalem, ministre des Affaires Etrangères

Rafik Abdessalem est titulaire d’une maîtrise en philosophie puis d’un Doctorat en politique et relations internationales de l’Université de Westminster au Royaume Uni.
Il était l’une des icônes de la lutte estudiantine à la fin des années 80, quand il était membre du Bureau exécutif de l’Union Générale Tunisienne des Étudiants (UGTE) de 1987 à 1990 avant d’immigrer au Maroc puis au Royaume Uni à cause des poursuites policières du temps de Ben Ali.
Rafik Abdessalem a créé, en Grande Bretagne, l’Institut maghrébin de recherches et de traduction, il a présidé la Tribune de Londres pour le dialogue, une tribune qui regroupait une élite de politiciens et intellectuels installés à Londres. Il avait occupé plusieurs fonctions dont chercheur à l’Université de Westminster, chercheur visiteur au Centre des recherches islamiques à Oxford et maître conférencier au Centre Marc Field pour les Hautes études en grande Bretagne. Il est actuellement chef de la division des recherches et d’études au centre Al Jazeera.
Rafik Abdessalem est également membre de plusieurs comités de recherche, il a contribué à plusieurs commissions de recherches et d’études dont le Centre New Process qui regroupe plusieurs ministres et personnalités politiques internationales.
Il est également rédacteur assidu au journal « Ashark Al Awssat » et à d’autres journaux et magazines arabes, il a aussi des publications dont : « La religion, la laïcité et la démocratie », « Les États Unis d’Amérique entre la force dure et la force douce », il a un nouvel ouvrage en cours d’impression (en anglais) « Les réformes islamiques et la modernité »en plus des dizaines de billets et de notes publiées en anglais et en arabe ainsi que des participations à des séminaires et conférences internationales.

source: Tunisie numérique.

Biographie de M. Hamadi Jebali, nouveau Premier ministre


M. Hamadi Jebali, chef du nouveau gouvernement est né le 13 octobre 1949 à Sousse.
Après avoir obtenu son Baccalauréat au lycée technique de Sousse (1969), il poursuit ses études supérieures en France.
Il obtient une maîtrise de la faculté des sciences et techniques de Reims avant d’effectuer des études d’ingénieurs aux Arts et Métiers à Paris couronnées par un diplôme en thermodynamique et énergies renouvelables.
Il a occupé pendant quatre ans (1978-1981) le poste de chef de département d’énergie dans un bureau d’études à Tunis.
Entre 1981 et 1984, M. Jebali est élu président du Mouvement de la tendance islamique (MTI) suite à l’arrestation de M. Rached Ghannouchi. En 1984, il est membre du bureau politique du MTI après la libération de M. Ghannouchi qui reprend la direction du parti.
Condamné à mort en 1987 à l’issue du procès des membres du MTI, M. Jebali se réfugie en Espagne. En 1989, il bénéficie d’une amnistie générale après la destitution de Bourguiba par Ben Ali. La même année, il regagne Tunis et fonde le journal « El Fajr » (l’aube) du parti Ennahdha, mais il est placé sous surveillance continue.
En décembre 1989, M.Jebali est arrêté et condamné à un an de prison suite à un article paru dans ce journal critiquant le tribunal militaire.
En 1991, alors que la répression anti-islamiste bat son plein sous le régime Ben Ali, M. Jebali est condamné à 17 ans de prison dont 10 ans dans une cellule isolée, et ce dans le cadre d’une vague d’arrestations qui a concerné 30 mille militants islamiques.
En 2006, il est gracié mais assigné en résidence surveillée à Sousse.
Au lendemain de la révolution et la chute du régime de Ben Ali, il est élu, au mois de mars 2011, secrétaire général du mouvement «Ennahdha», sous la présidence de M. Ghannouchi. Il a été chargé par le Président de la République Moncef Marzouki, le 13 décembre 2011, de former le nouveau gouvernement.
M. Hamadi Jebali est marié et père de trois filles.
 
Source: BusinessNews.com.tn
Biographie officielle

Biographie de M. Moncef Ben Salem, nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique








Le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Ben Salem, est né le 1er avril 1953.
Il est détenteur d’un baccalauréat mathématiques (1970), d’un Diplôme universitaire d’études scientifiques en 1972 (mathématiques et physique) et d’une Maîtrise en mathématiques en 1974.

M. Ben Salem obtient, à Paris, un diplôme d’études approfondies en mathématiques, appliquées en 1975, un diplôme d’ingénieur principal en automatique, en 1976, un Doctorat en physique fondamentale (1976) et un Doctorat d’Etat en mathématiques (1980).
Il est cofondateur de l’Ecole nationale d’ingénieurs et secrétaire général fondateur du syndicat de l’enseignement supérieur à Sfax.
Il a été mis sous surveillance policière durant 20 ans et empêché de se déplacer à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Il a été privé, ainsi que ses enfants, du passeport et interdit d’enseigner à l’université tunisienne après son licenciement en 1987.

A l’étranger, il a été notamment professeur visiteur à l’université américaine de Maryland et au Centre international de la physique fondamentale en Italie et membre au centre national de la recherche scientifique en France et au centre international de la physique théorique à Trieste.
Il était, aussi, membre de l’Union des physiciens et mathématiciens arabes et professeur à l’Union des universités francophones de Belgique et du Canada.

Dr Moncef Ben Salem est marié et père de quatre enfants.  

Biographie officielle.
Source: BusinessNews.com.tn

Portrait de Ali Larayedh, ministre de l’Intérieur dans le Gouvernement de Jebali.

Ali Larayedh est né en 1955 à Medenine, marié et père de trois enfants. Leader et porte-parole du mouvement politique « Ennahdha » jusqu’à son arrestation en 1990. Depuis 1981, il a été sous la pression et le harcèlement policier. Le 23/12/1990 Ali Larayedh a été arrêté et soumis à de très fortes persécutions psychologiques, notamment :
Trucage par les services spéciaux d’une cassette vidéo portant atteinte à son honneur.
Des menaces de mort par injection de produits toxiques.
Des menaces de contamination au sida par transfusion sanguine.
Enlèvement de sa femme Ouided Lagha le 02/06/92 harcelée et abusée sexuellement dans les locaux du ministère de l’intérieur, où elle a été filmée toute nue, ce qui lui a causé une dépression nerveuse (voir rapport annuel de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), 1999)
Condamné à 15 ans de prison ferme par un tribunal militaire et à d’autres peines diverses, Ali Larayedh vit depuis son arrestation en décembre 1990 sous le régime de l’isolement total, essentiellement dans la prison civile du «9 avril» à Tunis. Asthmatique et allergique à l’humidité, son état de santé est préoccupant et s’est aggravé par le manque, voire l’absence de soins.
Ali Larayedh a été nommé ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Hamadi Jebali.
Source: prison.eu.org / Tunisie numérique.

Portrait de Tarek Dhiab, ministre de la Jeunesse et des Sports.

Tarek Dhiab, ministre de la Jeunesse et des Sports, dans le nouveau Gouvernement, est né le 15 juillet 1954 à Tunis.
Figure de proue du football tunisien, Tarek a fait partie de l’équipe tunisienne qui a disputé la Coupe du monde 1978 en Argentine.
Ancien joueur de l’AS Ariana, il est formé à l’Espérance Sportive de Tunis où il poursuit toute sa carrière.
Il est le seul joueur tunisien à gagner le trophée du ballon d’or africain (1977).
En 1987 il contribue à la qualification de la Tunisie aux Jeux Olympiques de 1988 en marquant deux buts face au Maroc.
Il met un terme à sa carrière de footballeur en 1990 avant d’entamer une carrière comme consultant sportif auprès de la chaîne de télévision qatarie, Al Jazeera sport.
Il est élu en 2000 meilleur footballeur tunisien du siècle.
En mai 2008, il est nommé vice-président de l’Espérance Sportive de Tunis, responsable de la section football avant d’être démis de ses fonctions le 12 juillet après avoir refusé de serrer la main au ministre des Sports lors de la remise de la Coupe de Tunisie de football. Il est brièvement arrêté le 14 juillet.
Il a repris sa carrière de consultant sportif à la chaîne AL Jazira jusqu’à sa récente nomination.
Il est marié et père de trois enfants.
Source: TAP

Portrait de Noureddine Bhiri, ministre de la Justice

Noureddine Bhiri, ministre de la Justice dans le nouveau Gouvernement, est né le 10 juillet 1958 à Jebeniana dans le Gouvernorat de Sfax.
Il est titulaire d’une maîtrise en droit de la Faculté de Droit et des sciences politiques et économiques de Tunis (Spécialité droit privé).
Avocat à la Cour de Cassation, Bhiri a rejoint le mouvement «Ennahdha» en 1977 où il a occupé plusieurs postes de responsabilité, dont la direction du mouvement à l’Université.
Il est membre du bureau politique du mouvement et de son bureau exécutif et au conseil de la Choura depuis 1981 avant d’être responsable de sa section politique.
Emprisonné de février à septembre 1987, Bhiri a adhéré à l’action associative où il était membre du bureau exécutif du centre de Tunis pour l’indépendance de la justice, membre de la coordination nationale pour le soutien de la révolution syrienne.
Il était coordinateur du comité des avocats devant le tribunal militaire en 1992.
Le nouveau ministre de la Justice est également membre fondateur de l’organisation nationale de lutte contre la normalisation avec le l’Etat sioniste et du comité national de soutien de l’Irak.
Il est militant dans plusieurs associations de droits de l’Homme.
Bhiri est marié et père de quatre enfants.
Source: TAP

Portrait de Abdelwahab Mâattar, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle

Abdelwaheb Mâatar, nouveau ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, est né le 23 mars 1952 à Sfax.
Il a obtenu un diplôme de l’Ecole nationale d’administration de Tunis en 1975, une licence en droit public de la faculté des droits et des sciences politiques et économiques de Tunis en 1977, puis un DEA en sciences politiques à la même faculté en 1983.
Avant d’exercer la profession d’avocat en 1984 et l’enseignement à la faculté des droits et des sciences économiques de Tunis, il a travaillé à la Société tunisienne d’assurances et de réassurances (1977-1978) et occupé le poste de chef de service contentieux à la société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (1979-1980) et de directeur adjoint à l’Agence tunisienne de coopération technique (1980-1984).
M. Mâatar est membre du Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT) et de la Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (LTDH), membre fondateur du Centre de Tunis pour l’indépendance de la justice et vice-président de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques.
Il est également membre fondateur du parti du Congrès pour la République depuis 2001 et actuellement membre du bureau politique du CPR.
Il est marié et père de trois enfants.
Source: TAP

Portrait de Abdelkrim Zbidi, ministre de la Défense nationale

Abdelkrim Zbidi qui vient d’être reconduit au poste de ministre de la Défense nationale est né le 25 juin 1950 à Réjiche, gouvernorat de Mahdia.
M. Zbidi est titulaire d’un doctorat de médecine de l’université Claude Bernard à Lyon (France), d’une maîtrise de physiologie humaine et exploitations fonctionnelles, d’une maîtrise de pharmacologie humaine, d’un diplôme d’études approfondies en physiologie humaine et d’un diplôme d’études et de recherches en biologie humaine de la même université.
Il a été coordinateur de la formation des techniciens supérieurs de santé à la faculté de médecine de Sousse (1981-1988). Il a aussi occupé plusieurs fonctions à la faculté de médecine de Sousse: chef du département des sciences fondamentales (1982-1989) et professeur hospitalo-universitaire depuis 1987. Il a été aussi chef de service des explorations fonctionnelles à l’hôpital Farhat Hached de Sousse (1990-1999).
M. Zbidi a aussi occupé le poste de secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la recherche scientifique et de la technologie (1999-2000), ministre de la Santé publique (2001), ministre de la Recherche scientifique et de la Technologie (2002) et ministre de la Défense nationale depuis janvier 2011.
M. Zbidi est chargé de missions d’expertise auprès de l’agence internationale de l’énergie atomique depuis 1992 dans le domaine « applications médicales du nucléaire ».
Il a aussi occupé les fonctions de président du collègue de physiologie et explorations fonctionnelles, relevant du ministère de la Santé publique (1994-1997), président de l’université du centre (Sousse, Monastir, Kairouan et Mahdia) de 1995-1999 et doyen de la faculté de médecine de Sousse (2005-2008).
M. Zbidi est auteur et co-auteur de quelque 140 publications et 300 communications scientifiques et 40 directions de thèses de médecine.
Source: TAP

vendredi 29 juillet 2011

Elections des présidents d'université

Voici les résultats partiels des élections tenues les 27 et 28 juillet 2011.

Université Ezzitouna :                Pr Abdeljélil Salem
Université de Tunis :                 Pr H'maied Ben Aziza
Université de Carthage :           Pr. Lassaad El Asmi
Université de Tunis El Manar :  Pr. Abdelhafidh Gharbi
Université de La Manouba :     Pr. Chokri Mabkhout
Université de Jendouba :          Pr. Mohamed Abaza
Université de Sousse :              Pr. Fayçal Mansouri
Université de Monastir :           Pr. Abdelwaheb Dogui
Université de Kairouan :          Pr. Ahmed Omran
Université de Sfax :                 Pr. Ezzeddine Bouacida
Université de Gabès :              Pr. Mohamed Mares
Université de Gafsa :               Pr. El Imem Aloui

mardi 26 juillet 2011

Elections du président de l'Université de Carthage

"Les élections du président de l'Université de Carthage se sont déroulées aujourd'hui, le 26/07/2011,

40 votants, 37 présents
03 candidats se sont présentés:

Lassaad El ASMI (24 voix)
Mohamed Ali JENDOUBI (8 voix)
Sihem JAZIRI (5 voix)"

lundi 25 juillet 2011

ELECTIONS des conseils des Universités :

I) Conseil de l'université de Carthage:
Corps A: Sihem Jaziri, Mohamed Ali Jendoubi, Olfa Ben Aouda Sioud, Riadh Abdelfattah, Chedly Souga.

Corps B: Amine Boubaker, Fakhreddine Oueslati, Amor Bahi, Rhouma El Mlih, Nôomane Slaimi.
II)  Résultats de l'université tunis el manar:
Les membres élus au conseil de l'Université sont :
Corps A :  Abdelhafidh Gharbi (FST), Fethi Selaouti (F.S.E.G.Tunis), Henda El Fekih (ENIT), Ridha Ben Cheikh (ENIT), Mohamed El Kouni Chahed (F. Médecine de Tunis).
 
Corps B: Hedi Trabelsi (ISTM Tunis), Sonia Djaziri Larbi (ENIT), Youssef Othmani (IPEI El Manar), Taoufik Jridi (ISBATunis), Ali Nenni (Fac. de Droit de Tunis).
Il y a eu 31 votants(/41) en corps A et 42 votants(/49) en corps B.
 

vendredi 22 juillet 2011

Elections des présidents d'université

Les élections des présidents d'université prévues le jeudi 21 juillet ont été retardées au 1er août. La raison avancé est que plusieurs institutions n'ont pas réussi à élire leur directeur. On ne sait toujours pas à qui va revenir la reponsabilité de nommer les directeurs de ces institutions, puisqu'il parait éronnant que le président sortant puisse nommer des directeurs, qui auront à voter une semaine après, pour élire leur président. Aucune info, n'est disponible à ce propos ...

vendredi 3 juin 2011

Elections à l'Université Tunisienne.

Calendrier des élections :
20-25 juin :             élections des départements
27 juin - 02 juillet : élections des conseils scientifiques
04 - 09 juillet :        élections des directeurs et des doyens
11 - 16 juillet :        élections des conseils des universités.

mardi 3 mai 2011

Les rendez-vous manqués de l’économie de la Tunisie 7-Novembriste Par Mohamed Mabrouk, économiste universitaire (Mai 2011).

Email : m_b_r_mabrouk@yahoo.fr


A la mémoire de ceux qui sont tombés pour que cesse le règne du mensonge public.
A la mémoire de Si Mokhtar Latiri, qui a été pour nous autres ingénieurs, un exemple précieux de compétence et de générosité.

Résumé
Afin de contribuer à la réflexion sur la nécessaire réforme de l’économie tunisienne, la présente étude décrit les importants changements qu’a connus l’économie de la Tunisie au cours de l’ère 7-Novembriste. Deux changements profonds ont affecté l’économie tunisienne au cours de cette période : le changement de système économique d’une part et le changement de structure démographique de l’autre. Le changement de système économique consiste en l’adoption du libéralisme et du libre-échangisme. Bien que ce changement a amélioré dans un premier temps l’équilibre économique extérieur et le niveau de vie, la comparaison avec d’autres pays et aussi la dérive du déficit extérieur montre que le pays n’a pas su exploiter l’opportunité offerte par le libre-échangisme. Une opportunité plus décisive a aussi été gâchée : celle offerte par la diminution relative de la population économiquement improductive, c’est-à-dire les enfants et les vieux. Cette opportunité est désignée dans la littérature économique par « le dividende démographique ». Correctement exploité, ce dernier aurait dû permettre au pays de redresser son épargne, d’apurer sa situation extérieure et de capitaliser pour préparer le futur qui devrait voire la part de la population improductive augmenter de nouveau en raison du vieillissement. Deux causes, liées entre elle, ont causé cette incapacité. Il s’agit de la surconsommation de produits de luxe importés et du recul du rôle économique de l’Etat.
Transversalement, les questions suivantes sont abordées : les conséquences de l’accord de libre-échange avec l’Union Européenne, la convertibilité du Dinar, la responsabilité de L’Etat au sujet du déficit courant, le degré de réussite du code d’incitation aux investissements, la possibilité de l’équilibre budgétaire de l’Etat dans le contexte d’une poursuite de la politique libérale 7-Novembriste…
Quelques mesures sont suggérées, parmi lesquelles :
  • Limiter les importations de marchandises futiles pour avoir une balance excédentaire et pour payer la dette.
  • Assujettir la convertibilité courante du Dinar à la condition d’avoir une balance courante positive.
  • Réformer la fiscalité des ménages dans le sens d’une réduction des écarts entre classes sociales et la fiscalité du commerce extérieur, en particulier des importations, dans le sens d’une augmentation des impôts, ce qui fournira des ressources supplémentaires à l’Etat pour jouer un rôle plus grand dans la reconstruction de l’économie. Un objectif de 30-35% du PIB pour le revenu de l’Etat (net de subventions et prestations sociales), au lieu de 20% actuellement, pourrait être envisagé.
  • Améliorer la gestion du revenu de l’Etat par un contrôle rigoureux, transparent et démocratique des marchés publics.
  • Relancer la participation de l’investissement public dans le système productif en fixant des priorités telles que les infrastructures sociales des régions défavorisées, l’autosuffisance agricole, le dessalement de l’eau à usage agricole, le basculement vers les énergies renouvelables et la recherche scientifique appliquée, notamment dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, du dessalement et de l’énergie.

Sommaire

  1. Introduction                                                                                 
  2. Le changement de cap de l’économie Tunisienne à l’occasion du
changement du 7 Novembre                                                                
  1. Stratégie des avantages comparatifs ou substitution des importations ? 
                                                                                                         
  2. Le poids du financement extérieur 
  3. Le premier rendez-vous manqué : la dilapidation des gains de l’échange 
  4. Le recul de la place de l’Etat dans l’économie aggrave le déficit d’épargne 
  5. Le deuxième rendez-vous manqué : la dilapidation du dividende
démographique
  1. Les investisseurs privés peuvent-ils nous sortir de la crise?
    1. Précautions aux sujets des fondements moraux de certaines
théories économiques.
    1. Le paradoxe du capitalisme « trop de richesse détruit la richesse » 
       
      - En guise de conclusion
      - Annexe
      - Références

jeudi 14 avril 2011

Explication du mode de scrutin prévu pour la prochaine constituante en Tunisie.

Par Mohamed Chawki Abid (Groupe facebook, vigilance politique tunsie).
14 avril 19:04
Explication du mode de scrutin prévu pour la prochaine constituante en Tunisie

Le conseil de la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique vient d'adopter mardi 12/04 le projet de décret qui fixe le mode de scrutin pour les prochaines élections de l’Assemblé Constituante en Tunisie.
Il s’agit du scrutin majoritaire à un seul tour sur la base de la représentation proportionnelle et aux plus forts restes. Explication.

1) Découpage en circonscriptions :
Pour ces élections la Tunisie sera découpée en circonscriptions : 1 circonscription = 1 gouvernorat, sauf Tunis et Sfax qui compteront 2 circonscriptions chacune. Ce qui fait 26 circonscriptions.

2) Nombre d’élus :
Le nombre d’élus par circonscription varie en fonction du nombre de la population par circonscription. Plus la circonscription est grande plus le nombre d’élus est important. Pour ne pas trop léser les petits gouvernorats, à priori le nombre d’élus minimum sera fixé à 4 pour les plus petites circonscriptions.
Il semblerait que le nombre total pour l’Assemblée constituante est fixé à 260 élus.

3) Scrutin :
Il est retenu le mode de scrutin majoritaire à un tour sur la base de la représentation proportionnelle et aux plus forts restes.
Prenons une circonscription qu’on appellera X. dans laquelle il y aura 8 élus prévus.
Les habitants de X devront voter pour une liste parmi 5 listes
Le décompte des votes montre qu’il y a eu 150 000 votants.

Combien de voix faut-il pour avoir 1 élu ? => base électorale : 150000 / 8 = 18.750 voix pour avoir 1 élu

Comment définit-on les différents élus selon les listes ?

Liste       Nbre voix   / Sièges dir. / Restes    /   Sièges Sup. / Sièges Totaux
 
Liste 1    37.850             2              350                -                   2
Liste 2    32.154             1              13.404           1                   2
Liste 3    28.745             1              9.995             1                   2
Liste 4    27.894             1              9.144             -                    1
Liste 5    23.357             1              4.607             -                    1
 
Total de Votants 150.000/     6      /  37.500   /       2           /       8

Cette même opération s’effectuera pour chacune des 26 circonscriptions afin de déterminer l’ensemble des élus pour l’Assemblée constituante.

vendredi 1 avril 2011

Le complexe Tunisie de l’Orient arabe. Raouf Laroussi, Universitaire.

http://www.kapitalis.com/
http://raouf005.wordpress.com/

Ce complexe perdure depuis Nasser, depuis le célèbre discours de Bourguiba à Ariha au Liban et jusqu’à la révolution tunisienne qui vient de déclencher le tsunami qui secoue les pays arabes l’un après l’autre dans des soubresauts populaires qui ébranlent les dures dictatures qui les écrasent … En parlant de la Tunisie, le ton qui nous parvient de l’Orient arabe est tantôt un ton de déni, tantôt un ton de mépris … On évoque alors la non consistance politique de la Tunisie et son peu de poids sur la carte géopolitique comme vient de le faire un défenseur de la Syrie d’Assad aujourd’hui sur la BBC … Ou bien on parle du résultat incertain de sa révolution comme l’a fait Moubarak avant son départ … Ou encore on méprise le peuple « misérable » de Tunisie qui prétend offrir une aide humanitaire à la riche dictature libyenne comme l’a vociféré Kadhafi … Dans tous les cas, le pays d’Ibn Khaldoun et de Bourguiba, fief de la pensée politique rationnelle et de l’action moderniste qui tend à mettre notre pays sur la voie du progrès … ce pays est déconsidéré par l’orient arabe qui peine à rattraper le mouvement de l’Histoire … Cet Orient, toujours en retard d’une guerre, n’arrive pas à décoller de son flou idéologique et de  son irréalisme politique …


samedi 26 mars 2011

Consacrer la Rupture et la Démocratie Directe. Walid Bel Hadj Amor.



Quel Bilan, 70 jours après :
La question du bilan de la situation en Tunisie, 70 jours après le départ du président déchu, est importante même si ce délai reste court, très court même, vu l’état dans lequel 23 ans de népotisme ont laissé le pays.
Si l’on regarde la situation de manière objective, il faut reconnaître que les résultats ne sont pas satisfaisants, et que la principale réalisation reste d’avoir recouvré la sécurité assez rapidement, même si tout n’est pas parfait à ce jour. La sécurité étant un préalable à toute reconstruction, elle est fondamentale.
Au niveau économique la situation est alarmante, mais finalement assez normale, surtout si l’on tient compte de ce qui se passe en Libye, et dont l’effet est désastreux sur notre économie. Quoique normale, cette situation reste explosive dans la mesure où des changements importants sont attendus suite à la révolution de la dignité dont l’emploi reste l’une des revendications principales. Sur ce plan, le gouvernement travaille, et je suis assez confiant quant à sa capacité à obtenir des résultats tangibles dans des délais raisonnables. Dans ce domaine, le principal problème va consister à apporter un traitement au déficit de recettes fiscales de l’état, à la baisse d’activité des entreprises qui va assécher leur trésorerie et aux questions du chômage et de la pauvreté. Mais les pistes existent, elles passent par des mesures fiscales et sociales en faveur des entreprises telles que l’exonération et le report des charges, ou encore le remboursement des crédits d’impôts aux entreprises. Sur un plan macroéconomique, la renégociation de la dette y compris l’annulation d’une partie, et l’appel aux bailleurs de fonds pour soutenir l’économie tunisienne. Dans le même temps, un effort immédiat doit être consacré à rétablir un équilibre régional, à travers le développement des infrastructures de base des gouvernorats de l’intérieur, pour créer de l’emploi et aussi et surtout augmenter leur attractivité et favoriser l’investissement futur. Mais il faut que tout le monde sache, que si le prix du sang a été contenu, même si chaque mort est un mort de trop, il y aura un prix économique à payer, et à celui-là personne n’échappera. Le tout est d’en faire un investissement dans la démocratie.
Sur le plan politique, les choses sont plus nuancées, s’il on peut saluer les mesures prises en matière de libertés politiques et associatives, il faut reconnaître que certaines revendications n’ont pas été entendues, puisqu’il n’y a pas eu à ce jour de vraie purge de l’administration, et qu’à part une centaine de représentants de l’ancien régime, il y a aujourd’hui beaucoup trop de gens qui sont toujours en responsabilité et dont le comportement passé prête à discussion.
Le principe de la responsabilité ne peut pas être systématiquement bafoué, en considérant que les hauts responsables n’ont fait qu’appliquer des instructions venues de plus haut. Cela reviendrait à considérer que les fonctionnaires ne sont pas dotés d’un libre arbitre, ni d’une conscience professionnelle qui auraient permis de limiter les passe-droits et les dépassements de toutes sortes.
Est-il acceptable qu’à ce jour il n’y ait eu aucun mouvement d’ampleur touchant nos représentations à l’étranger ? Que l’on ait mis autant de temps à publier la fameuse liste des 110? Je ne le crois pas, car on donne l’impression et plus, que rien ne change, et on instille l’inquiétude et le doute dans l’esprit du peuple, d’une confiscation de la révolution.
Une crise politique et un clivage fort :
Nous sommes nombreux à appeler à la construction d’une nouvelle république, qui rende au tunisien sa citoyenneté et qui le place au centre de ses préoccupations, une république attachée aux libertés et au bien être de ses citoyens. J’ai souvent pensé que sous Ben Ali nous étions devenus des locataires, et aujourd’hui nous aspirons à redevenir des copropriétaires de ce pays qui nous appartient à tous, il ne fallait pas laisser les intérêts personnels reprendre le pas, et que le gens ne soient préoccupés que par la reprise du travail quelque soient les conditions, cela n’était pas respectueux envers ceux qui sont morts pour notre liberté.
Nous traversons une crise politique, issue d’une crise de confiance, et le rétablissement de la confiance passe par le recouvrement de la crédibilité du gouvernement, et de l’appareil d’état y compris les commissions, et cela n’a pas été mené correctement, et a contribué à créer une situation de tension. Le gouvernement a raté plusieurs occasions de mieux communiquer et d’offrir des symboles aux revendications du peuple. C’est ainsi qu’il aurait fallu s’attaquer plus tôt au RCD, proposer un cabinet ministériel de transition plus resserré, avec plus de femmes, et surtout mettre en place une cellule de communication en pleine lumière, un canal officiel qui réponde aux questions des journalistes et aux interrogations des tunisiens. En temps de crise la communication revêt une importance capitale.
La mauvaise gestion de cette phase qui aurait du être une phase de rupture franche, a conduit à un clivage fort au sein du peuple tunisien.
La Tunisie s’est retrouvée partagée en deux, entre ceux qui voulaient que les choses redeviennent normales très vite, voire immédiatement, et ceux plus méfiants qui voudraient d’abord s’assurer que la bête est morte, et qu’elle ne va pas renaître de ses cendres. Je crois pour ma part que ces deux réactions sont normales et qu’elles ne devaient pas s’opposer mais être rapprochées, un travail que le gouvernement n’a pas su ou voulu faire.
Rapprochées, parce que ces deux groupes ont les mêmes aspirations, et ne sont séparés que par leur vécu de l’oppression, car enfin tous les tunisiens n’ont pas été égaux devant le régime de Ben Ali, il y a ceux qui ont subi de manière directe l’humiliation et il y a ceux qui l’ont vécue de loin sans être confrontés directement au clan ni au RCD et leurs dépassements. Ces derniers ont exprimés leurs peurs, celle du vide et de l’inconnu. Ils ont cherché à se convaincre qu’il fallait vite revenir à une vie normale, et que le départ de Ben Ali et de son clan, était en soi une victoire suffisante.
Quelle Suite ? Consacrer la rupture ! :
Ainsi, c’est sur le plan politique que les choses piétinent, il faut agir plus vite, donner des signaux positifs dans la mise en œuvre des réformes et dans la préparation de l’avenir de cette nouvelle république. Le principal souci étant, après quelques errements, de consacrer la rupture avec le passé, et de redonner l’initiative au peuple, comme il en a exprimé la volonté.
Au risque de créer les conditions d’une Kasba 3, il est impératif que le gouvernement et la commission de restructuration réalisent une bonne fois pour toutes que leur rôle est de donner suite et corps aux revendications de la révolution, car c’est de là qu’ils puisent tous deux leur légitimité. Cela passe nécessairement par l’élection d’une assemblée constituante sur la base d’un scrutin uninominal à deux tours, par opposition à un scrutin de liste utilisé jusque là, lors des élections législatives. L’objectif est de favoriser les candidatures individuelles, fermant ainsi la porte aux listes qui feraient immanquablement la part belle aux partis anciens, et conduira à une récupération politique de la révolution par des partis qui n’y ont finalement pas contribués, pas directement du moins. Les nouveaux partis auront du mal à présenter des listes dans tout le pays, pour ainsi maximiser leurs chances dans ces élections, et éviter d’être marginalisés.
Le deuxième fondement de la démarche doit être le référendum constitutionnel qui permettra au peuple de se prononcer directement sur la nouvelle constitution, en portant un avis sur les principales questions (régime, fondements de la république, laïcité, nombre et durée des mandats,…).
Je pense que ce serait une erreur majeure de vouloir imposer une assemblée constituante élue à travers un scrutin de liste, et de lui déléguer le pouvoir d’écrire et de voter la constitution sans recours à l’expression populaire. Quelque soit le mode de scrutin adopté pour l’élection de cette assemblée, elle ne sera jamais suffisamment représentative pour garantir la prise en compte de l’expression la plus large, c’est pourquoi le scrutin uninominal ne sera pas suffisant, et le référendum une nécessité.
Ce referendum constitutionnel doit être organisé en même temps que l’élection présidentielle, ce qui engagera le président élu, qui ne pourra dès lors que faire adopter la constitution par l’assemblée constituante, (acte purement formel après l’expression populaire), nommer un gouvernement, et organiser tout le processus électoral des législatives et des municipales, quelque soit le régime adopté par les tunisiens.
La combinaison en ce moment précis, entre démocratie participative à travers l’élection de l’assemblée constituante et démocratie directe par le truchement du référendum, est la seule démarche, à mon sens porteuse d’espoirs, qui permettra une vraie rupture avec les procédés du passé. Elle donnera l’occasion à tout le peuple tunisien de s’exprimer individuellement sur son avenir, et de concrétiser l’engagement et la responsabilité de tous les tunisiens dans la construction de la nouvelle république. Dans le même temps, cela permettra de reporter l’engagement direct des partis neufs dans la vie politique, et de donner du temps au temps, en offrant la possibilité que les orientations se précisent, que les discours politiques se fondent, et que les bases militantes se constituent.

vendredi 25 mars 2011

« Des régimes de type semi-présidentiel avec des procédures d’impeachment et de vrais contre-pouvoirs : un compromis idéal ». Lyes Jouini. La presse de Tunisie 22.03.11

Le débat sur le projet du Code électoral bat actuellement son plein. Tout le monde convient en effet de l’importance «stratégique» de ce texte pour l’avenir politique du pays et, partant, pour son avenir tout court.

Une ébauche de débat pluriel est également engagé à propos de «la nature du régime» à choisir pour la Tunisie. Présidentiel, parlementaire ou semi-parlementaire : les modèles ne manquent certes pas dans le monde mais la recette «made in Tunisia» est loin d’être trouvée.

Pour en savoir plus sur les enjeux liés à ces questions prioritaires et non moins sensibles,  La Presse, qui accompagne le débat civique et citoyen en la Tunisie de l’après-révolution, a approché M. Elyès Jouini. Interview d’une personnalité qui, de toute évidence, n’a pas que la bosse des mathématiques. De l’esprit et de la suite dans les idées. Eclairages.

La Constitution a été suspendue, le Conseil des ministres a examiné les textes relatifs à la dissolution du Parlement et du Conseil constitutionnel, le vote pour une Constituante a été annoncé pour le 24 juillet, quelles réflexions vous inspire cette dynamique politique ?

La Constituante a l’avantage de refléter la nation dans sa diversité. L’émergence de très nombreux partis est l’expression saine de la volonté d’agir et de s’engager pour son pays, de la part de citoyens qui ont été bâillonnés pendant des décennies. Cependant, parce que l’élection d’une Constituante ressemble par de nombreux aspects à celle d’une Assemblée législative, elle va donner lieu à un très grand nombre de candidats, probablement des dizaines par siège à pourvoir. S’ajoute à cela l’absence de partis au réseau structuré et au discours qui soit à la fois affirmé à l’échelle nationale et ancré dans la durée. En effet, la plupart des partis n’ont pas de racines anciennes et suffisamment bien implantées dans les différentes régions du pays. Lorsque les partis ne sont pas en mesure de relayer les discours de par leurs réseaux, ce sont alors les médias qui se retrouvent à jouer un rôle central en la matière. Cependant la multitude de candidats — comme on l’a dit, probablement plusieurs dizaines par circonscription — rendra cette tâche quasiment impossible. Il sera impossible de donner la parole à tous sur des durées significatives afin de permettre aux électeurs de décortiquer et de comparer leurs projets. Il sera illusoire de ne donner la parole qu’à leurs chefs de file car les affiliations constituées, pour beaucoup dans l’urgence, ne seront souvent que des affiliations de circonstance. De ce fait, la campagne électorale sera, si l’on n’y prend garde, une campagne locale au cours de laquelle les électeurs vont découvrir les hommes et les projets en même temps, sans avoir ni le temps ni la possibilité d’évaluer de manière suffisamment précise la pertinence des propos et leur crédibilité. Il y aura donc une prime au populisme soit en direction d’un très grand conservatisme soit en direction d’un discours de rupture radicale. En un mot, le désert politique que nous avons connu favorise aujourd’hui une montée des extrêmes. Il sera donc très difficile d’y voir clair dans les objectifs des uns et des autres et cette absence de clarté constituera une incitation au populisme.

Quel mode de scrutin vous semble le plus pertinent ?

Pour ma part, je serais favorable à ce que le mode électoral retenu soit à même de conduire à un débat national et non pas uniquement à une collection de débats locaux. Le débat national permet de mieux identifier les enjeux et de mieux comprendre la nature des réponses proposées. Il laisse également le temps à la confrontation et également, lorsqu’il est bien préparé, à l’analyse. Il est donc moins manipulable. Les débats locaux doivent également se tenir mais ils ne sauraient, à eux seuls, être les garants d’une démocratie sincère, sincère en ce qu’elle reflète la volonté profonde des citoyens en limitant les possibilités de manipulation démagogiques.

Comment instaurer un tel débat national que vous semblez appeler de vos vœux ?

Il nous faut donc mettre en place un système qui permette un débat à deux niveaux : un débat national autour du socle de valeurs auxquelles nous voulons adhérer pour les années à venir et un niveau local pour prendre en compte les spécificités régionales. Les régions sont appelées à jouer, j’en ai la ferme conviction, un rôle déterminant dans les années à venir. Il ne faut cependant pas se tromper d’instance. L’élection envisagée est avant tout celle d’une Constituante et non d’un Parlement. Il s’agit avant tout de construire un système national et non pas de défendre et de promouvoir des intérêts locaux ou régionaux. Bien sûr le système national à construire devra respecter les régions et probablement leur donner une place plus grande et il faudra que ces valeurs soient portées par ceux qui sont les plus concernés par ces questions, mais l’enjeu n’en demeure pas moins un enjeu de règles du jeu nationales à mettre en place. C’est pour cela que le débat national me semble essentiel. Pour l’instaurer, je vois essentiellement deux solutions.

Une première option consisterait à élire tout ou partie des membres de la Constituante sur la base de listes nationales. C’est-à-dire faire en sorte qu’une grande partie des sièges soit attribuée dans le cadre d’un système électoral à une seule circonscription, la Tunisie tout entière.

Dans tous les cas, et à même de limiter les listes à un nombre raisonnable, il faudrait imposer que pour présenter une liste il faut être en mesure d’obtenir un nombre minimal de signatures de soutien de personnes disposant du droit de vote. Les très nombreux partis reconnus ou en cours de création ont, a priori, tous vocation à participer à la vie politique de notre pays pour les décennies à venir. En revanche, exister et affirmer sa spécificité dans le long terme n’empêche pas de penser en termes de plate-formes et d’alliances en vue des élections imminentes. Ce point est crucial car il est lié à celui du financement équitable de la campagne électorale. Toutes les listes devraient recevoir un soutien équitable de l’Etat mais il faut pour cela que ces listes soient suffisamment représentatives et en nombre raisonnable. Le soutien de la liste par un nombre minimal d’électeurs peut alors constituer une réponse adéquate à cette problématique.

Afin d’éviter l’éparpillement des sièges au sein de la Constituante, il faudra également et très probablement mettre des seuils en dessous desquels une liste ne peut se voir attribuer de siège. Un seuil de 3 à 5% me semble raisonnable.

Une autre solution qui peut sembler plus étrange mais qui n’en mérite pas moins d’être énoncée, consiste à faire précéder l’élection de la Constituante par une élection présidentielle, disons quinze jours avant. Rien dans ce qui a été dit jusqu’à présent n’interdit une telle option. Indépendamment de la question des pouvoirs qui seraient attribués à ce président, l’élection présidentielle focalise l’attention sur un nombre limité de candidats et permet la comparaison des programmes et l’analyse de la crédibilité des discours. Une élection de type présidentiel favorise ainsi le consensus dans de larges sous-groupes de la population. Le simple fait que les débats pour une telle élection aient lieu à une échelle nationale permet de faire émerger les points clés et de polariser les débats autour des vraies questions de société. Le débat est national et le populisme peut être alors plus facilement démasqué.

Quels sont les risques liés à un éparpillement des sièges ?

Lorsque les partis représentés sont trop nombreux, ils n’ont alors d’autre objectif que de conserver chacun un bout de pouvoir dans l’après-Constituante. Lorsque l’on demande à un groupe de définir les règles du jeu de ce qui va lui succéder, il est naturel qu’il tente de maintenir les règles qui l’ont amené au pouvoir. L’issue logique des débats est alors un régime parlementaire et un mode électoral favorisant à son tour cet éparpillement. C’est-à-dire un système politique dans lequel les majorités de gouvernement sont très instables, les coalitions mouvantes, le poids des extrêmes renforcé même si elles sont minoritaires car elles auront alors la possibilité de menacer la coalition majoritaire de leur défection. Nous rentrerions alors dans une période de turbulences et d’instabilité pour plusieurs années, voire des décennies.

Vous semblez vous méfier du régime parlementaire, pourtant de nombreux pays l’ont adopté et s’en portent très bien…

Le régime parlementaire est particulièrement bien adapté dans un pays où 2 à 3 partis rassemblent à eux seuls une large partie de la population. Des alternances peuvent alors se mettre en place avec des périodes de stabilité suffisamment longues pour pouvoir conduire une politique cohérente. Car il ne faut pas oublier que la démocratie, ce n’est pas tout soumettre au vote. La démocratie n’est pas qu’une question de représentativité des élus, elle est aussi une question de gouvernance. Elle doit conduire à un système capable de mener une politique cohérente. Si chaque décision devait être soumise au référendum (à supposer que cela soit possible), ce serait le meilleur moyen d’avoir une politique sans cohérence aucune. Que chacun d’entre nous essaye dans son petit cercle familial, amical ou professionnel de soumettre toute décision au vote et il verra que la majorité étant par essence fluctuante en fonction des questions à traiter, le résultat de ce mode de gouvernance sera catastrophique. La démocratie, c’est avant tout organiser l’alternance et une stabilité politique suffisante de manière à garantir la cohérence sur des périodes raisonnables. Bien sûr la démocratie, ce sont aussi les contre-pouvoirs, les libertés… questions toutes d’une importance éminente, mais je me suis limité ici aux questions liées au régime politique et aux modes électoraux.

Oui mais le régime présidentiel ne comporte-t-il pas, de manière intrinsèque, le risque de la dictature?

N’oublions pas que le régime parlementaire a permis notamment l’émergence d’Hitler et de bien d’autres dictateurs; le régime présidentiel a permis l’émergence de Ben Ali. Ce n’est pas le régime qui fait la dictature mais l’absence de contre-pouvoirs et la question des contre-pouvoirs me semble bien plus importante que celle de la nature du régime. Bien sûr, nous ne voulons plus d’un régime comme celui que nous avons connu mais l’alternative n’est pas entre Ben Ali, d’une part, et un régime parlementaire, d’autre part. Des régimes de type semi-présidentiel avec des procédures d’impeachment à l’américaine et de vrais contre-pouvoirs pourraient constituer, dans le contexte tunisien, un compromis idéal.

Quels vont être les pouvoirs de la Constituante ?

La Constituante aura très probablement deux fonctions. Elle devra tout d’abord, bien sûr, proposer une Constitution qui devra ensuite, si l’on veut respecter jusqu’au bout la volonté populaire, être soumise à référendum. Il s’agira là d’ailleurs d’une différence de taille avec la précédente Constituante que notre pays a connue.

Elle devra également jouer le rôle d’une Assemblée législative pendant toute la période où elle aura à siéger. Rien n’a été dit jusqu’à présent sur le régime de gouvernement tout au long de cette période. Est-ce à la Constituante elle-même de le définir ? Elle dispose déjà du pouvoir de définir le régime qui lui succédera et celui de légiférer tout au long de sa propre existence. Faut-il lui laisser également le pouvoir de définir son propre rôle et les limites de son propre pouvoir ? N’est-ce pas là un privilège exorbitant ? Ne faudrait-il pas demander à l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique de définir le cadre et les limites du mandat de cette Constituante. Tout d’abord le limiter dans le temps car il n’est pas dans l’intérêt du pays que l’élaboration de la future Constitution s’étale sur une trop longue période. Il faut bien sûr laisser le temps à la réflexion, à la négociation et à l’émergence du consensus le plus large possible, mais il faut éviter l’instabilité politique et économique inhérente à toute période de transition. De ce point de vue, 6 mois semblent être un grand maximum.

Quel autre rôle devrait jouer selon vous cette Instance supérieure ?

Lors de la précédente Constituante, en 1956, la Tunisie disposait déjà d’un président (même s’il ne l’était pas en titre, Bourguiba en avait et la stature et l’indiscutable légitimité) et tous les sièges de la Constituante étaient détenus par le Néo-Destour. Il a fallu cependant 3 ans à cette Constituante pour produire un texte ! Si l’on souhaite éviter que les débats ne s’enlisent, il faut être en mesure de les polariser autour de quelques options. Quelles sont nos valeurs nationales, quel est le socle constitutionnel, quels sont nos acquis que notre nouvelle Constitution se doit de préserver ? D’autre part, quels sont les grands choix à opérer? Voulons-nous un régime parlementaire, présidentiel, semi-présidentiel ? Quels contre-pouvoirs ? Puisqu’Ennahdha prône le modèle turc, faut-il inscrire la laïcité dans la Constitution pour qu’Ennahdha puisse être, comme elle semble le souhaiter, l’AKP tunisien ?

Il me semble que l’Instance supérieure devrait préparer les débats de la Constituante pour faciliter son travail et rendre le délai de 6 mois réaliste. Elle devrait identifier les points de clivage clés dans l’élaboration d’une Constitution. Quelles sont les valeurs de notre République ? Quel régime ? Quels pouvoirs du Président ? Ces points devraient être livrés très rapidement au débat public pour que chaque parti puisse se positionner très vite sur ces questions. Que l’on puisse, en quelque sorte, déterminer l’ADN de chaque parti et demain de chaque liste et que les partis, à leur tour, puissent décider de former une plate-forme commune avec ceux qui partagent leur ADN.
(La Presse du 22 mars 2011)

dimanche 20 mars 2011

Conférence débat : Démocratie, Efficience et Choix Constitutionnels (MSB) animée par Mrs Mansour MOALLA, Riadh BEN JELJLI

par Mohamed Chawki Abid, jeudi 17 mars 2011, 22:09
Objectif de la Conférence :  Clarifier les concepts de démocratie, efficience et choix constitutionnels, pour faciliter les options en réduisant les confusions à un moment crucial de la Tunisie. (MSB 17/03/2011)

Les intervenants ont partagé leurs analyses sur nombre de questions, dont notamment :
1) Existe-t-il une stratégie de transition démocratique applicable universellement ?
2) Comment définir les contours de la transition démocratique en Tunisie ?
3) Y-a-t-il un choix constitutionnel supérieur à tous les autres ?
4) Quels sont les atouts dont dispose notre société et les difficultés que nous rencontrerons lors de cette transition ?
5) Comment peut-on expliquer les liens entre démocratie politique et prospérité économique ?
6) Quel(s) calendrier(s) pour une transition démocratique réussie ?

La note de présentation de cette conférence débat mentionne que la transition démocratique désigne l’analyse du processus politique caractérisé par un passage progressif du despotisme ou de la dictature à la démocratie.

Elle comprend deux phases à distinguer:
• la transition politique, désignant le passage d’un régime à un autre, et
• la consolidation de la démocratie dans un souci d’assurer une stabilisation du processus.


I – Démocratie efficiente et Choix institutionnel : par Pr Mohamed Outeïl DHRIF

1. Régime Présidentiel :
-pouvoir exécutif concentré sur le Président, lui-même chef du gouvernement composé de secrétaires d’état (le seul pays utilisant de régime est les USA)
-pouvoir législatif détenu par la chambre des représentants
-ce régime semble être invivable en dehors des USA. Les tentatives de son exportation vers les pays de l’Amérique latine ont abouti à des dictatures.
==> Ce mode semble être exclu de la majorité du peuple Tunisien, ce qui est confirmé par tous les partis exprimés.

2. Régime Parlementaire :
a) Modèle Moniste : RU, Italie, Autriche, Israël, …
•Le parlement, élu au suffrage universel, détient le pouvoir législatif
•Le Président de la République est élu par le parlement
•Le Monarque ou Le Président de la République règne sans gouverner (fait partie du décor)
•Le gouvernement est dérivé de la majorité parlementaire, et détient le pouvoir exécutif
•Finalement le pouvoir législatif est aux ordres de l’Exécutif
•Ce système présente des insécurités, notamment en cas d’émergence de partie à forte majorité relative (30% par exemple) avec des partis émiettés : cas d’une concentration constitutionnelle des pouvoirs
==> Ce modèle moniste est difficilement adaptable à la Tunisie.
b) Modèle Dualiste : Portugal, Russie, France en cas de cohabitation… (dualité de la Gouvernance)
•Le Président de la République est élu au suffrage universel, possède un pouvoir négatif (révoque le gouvernement, dissout le parlement, émet un véto contre un projet de loi, …)
•Le Parlement, élu au suffrage universel, détient le pouvoir législatif
•Le Gouvernement est dérivé du Parlement, détient le pouvoir exécutif
•Le Pouvoir est réparti entre l’Exécutif et le Législatif, d’une manière équilibrée
•Le Gouvernement est responsable vis-à-vis du Président de la République et du Parlement
•Le Gouvernement est punissable + révocable
==> Ce mode semble répondre aux aspirations de la majorité des Tunisiens.


II – Proposition d’un scénario adapté à la Tunisie : par Mr Mansour MOALLA

"C'est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites" Montesquieu.

Il y a lieu de souligner que, dans son interview donnée à Leaders le 26/01/2011, Monsieur Mansour MOALLA s’est penché du coté du Parlementaire Dualiste. http://www.leaders.com.tn/article/mansour-moalla-meme-s-il-reste-le-gouvernement-doit-bouger-pour-montrer-la-sortie-de-crise

Clairement, il rejette le régime présidentiel qu’il qualifie de Système d’Irresponsabilité Généralisé : le Président concentrant le régime entre ses mains, le Parlement n’a pas de pouvoirs, le Gouvernement n’est qu’un organe technique. En effet, c’est un système ne permettant aucun contrôle concomitant du Président  pendant son mandat. La seule sanction possible est soit le coup d’Etat soit la Révolution.

Les Recommandations de Monsieur Mansour MOALLA (avant et après le 24 Juillet) se résument comme suit :

1)Fixer à l’Assemblée Constituante un dead line pour promulguer le Destour sans dépasser fin 2011
2)Donner à l’Assemblée Constituant le caractère de ‘‘Législative et Politique’’, pour éviter de fonctionner par décret présidentiel. Le pouvoir législatif lui permet de légiférer, et le pouvoir politique pour désigner un gouvernement.
3)Organiser concomitamment les élections municipales pour renouveler les conseils municipaux, devenus non représentatifs
4)Désigner par l’Assemblée Constituante un Président de l’Assemblée, et lui confier le rôle du Président de République jusqu’à promulgation du Destour, au terme de laquelle des élections présidentielles pourront avoir lieu (en cas de régime parlementaire dualiste)
5)Prévoir dans le code électoral des modalités anti-dispersion de l’Assemblée pour favoriser l’émergence d’une majorité cohérente, suffisante et stable permettant la constitution d’un gouvernement homogène et efficace.
Dans ce contexte, le code électoral devrait encourager le rapprochement des ‘‘micropartis’’ pour former 3 à 4 groupements ou alliances correspondant aux tendances traditionnelles. Dans cette perspective, deux types de modalités anti-émiettement sont envisageables : inaccessibilité à l’Assemblée si le résultat au scrutin est en deçà d’un taux à convenir (5% par exemple), ou recours à des critères subjectifs de notoriété (nombre d’adhérents, ancienneté, …). Aussi, le scrutin uninominal à 2nd tour ne serait-il pas le mieux adapté pour la formation d’une Constituante chargée de confectionner le Destour de la 2ème République. En effet, il a le mérite de favoriser l’émergence d’une majorité fiable, renfermant des personnalités n’ayant pas de colorations politiques.

Afin de ne pas aboutir à une Assemblée Constituante ingouvernable, le principal défit à relever par le Gouvernement Transitoire consiste à veiller à la préservation de la transparence et à la neutralisation des manipulations pouvant avoir lieu avant et pendant le scrutin. En effet, son objectif ne se limite pas à élire une Assemblée Constituante, mais consiste également à doter le pays d’un gouvernement représentatif, capable d’affronter tous les problèmes de redressement socio-économique.


III – Comment concilier la Transition démocratique et le Développement économique : par Mr M. MOALLA

L’économie et la Démocratie sont intimement liées. Un système autoritaire non démocratique ne permet point d’avoir un développement économique durable. La démocratie est la condition de progrès politique et économique.

Une croissance économique sans liberté, conduit à l’injustice et à la corruption, et finit dans la décadence. En revanche, une démocratie sans développement économique, entraine une perte progressive de liberté, et aboutit à une dictature.

L’exemple de la Corée a été cité, par le fait que son PNB/Hab’1960 était similaire à celui de la Tunisie : 160 $US.

Le Gouvernement légitime (à partir du 24/07/2011) se chargera de résoudre 3 grands problèmes :
1)Aggravation du chômage, notamment le chômage des diplômés (150.000 à 200.000), d'où une urgence d'inverser la tendance par la promotion de l'Emploi
2)Divorce entre le Système Éducatif et le Système Économique, problème à soigner par une meilleure adaptation de la formation des jeunes aux besoins de l’Entreprise. Il faudrait créer des universités vivantes, indépendantes et incitatives, accompagnant l’économie nationale. Le challenge consiste à former des jeunes employables.-
3)Baisse importante du taux de croissance Économique aggravée par une stagnation des investissements. Après avoir représenté 30% du PIB en 1970-1980, les investissements ne pèsent plus que 22%.

Il s’agit de 3 Problèmes interdépendants qui pourraient être résolus rapidement si on libérait les énergies humaines.

En outre, il faudrait s'atteler à rééquilibrer la balance courante (-1 Md TND) aggravée par une échéance annuelle du principal de dette de 2,5 Md TND, et un besoin pressant d'amélioration des réserves de change. Pour ce faire, nous gagnerions à redresser le secteur touristique (par une maîtrise des marchés émetteurs: création d'organismes commerciaux) et à améliorer les exportations (notamment les activités manufacturières et NTIC).

vendredi 18 mars 2011

Préservez cette nouvelle liberté, Jean Daniel (webmanagercenter).

  • Par Ali Abdessalem (webmanagercenter)
  • Reconquérir la souveraineté populaire et respirer enfin l’air de la liberté. Mais d’abord, veiller à préserver cette liberté.
    Samedi 12 mars2011, Jean Daniel était l’invité de Hélé Béji, au Collège International de Tunis, tribune qui lui est familière et qu’il retrouve pour la quatrième fois. Ce dernier déplacement vaut engagement personnel, de sa part, en faveur de la Révolution de la dignité. Il l’a déjà ralliée dès les premières heures en interrompant la rédaction d’un livre en cours. Et il l’a tôt saluée par deux éditos enthousiastes. Cette révolution a charmé, par sa vertu, soutient-il, faisant part de son sentiment propre et de celui des amis de la Tunisie. Mais elle est encore vulnérable, prévient-il, car elle n’a pas encore tracé d’itinéraire.
    Jean Daniel est venu verser son tribut à la Révolution en contribuant à l’effort collectif des Tunisiens pour l’exploration des perspectives démocratiques. La Tunisie respire enfin l’air inestimable de la liberté. Et, il rappelle qu’il faut savoir ne pas la laisser nous filer entre les mains. Il y a en effet risque d’éparpillement, et peut-être même de déviance, car la contre révolution guette!
    Un jour, il y aura un prix Hélé Béji comme il existe un prix Hannah Arendt. Et ce ne sera que justice, en regard de cette ferveur militante. Et d’ailleurs, cette ferveur est communicative et l’intervention de Jean Daniel en était toute emprunte. Jean Daniel, avec la «nonantaine» lucide et leste -Tbarkallah- est la mémoire du monde contemporain, dans la profession. Le doyen de la presse francophone, ex-æquo avec Jean d’Ormesson, a vécu les nombreux hoquets de l’histoire et de la politique de notre temps, aux premières loges. Et cela le maintient toujours en état de relativisation, de même qu’il l’a précisé lui-même.
    La voie de la non violence, l’honneur immaculé de la Révolution

    La Révolution tunisiennes a su se protéger des démons de la violence, même si l’immolation de Mohamed Bouazizi a été vécue par les Tunisiens dans leur chair, et Jean Daniel n’y a pas échappé, lui qui a versé le prix du sang, se blessant alors qu’il couvrait les péripéties de la guerre d’évacuation à Bizerte en 1960. De même, elle s’est gardée de la chasse aux sorcières et de la vindicte. Elle n’a pas versé dans l’épuration à tout va, laissant la justice faire son œuvre. Cette démarche est noble. Elle témoigne du haut sens de l’histoire chez le peuple tunisien. Cette révolution vertueuse, délibérément, n’a pas été mangeuse d’hommes.
    Jean Daniel insistait particulièrement sur cet aspect car tous les amis de la Tunisie pariaient sur notre sens du civisme. Et, Jean Daniel de rappeler que c’était là le choix de tous les gagnants de l’histoire en rappelant la controverse qui opposait Nehru à Ghandi, si attaché à la non violence par conviction. Et, par choix tactique car la non violence divise le camp ennemi et les défenseurs de la liberté finiront par faire dissidence et rejoindront la juste cause. Ghandi a ainsi triomphé du colonialisme britannique comme la Tunisie du mouvement national a fini par diviser la classe politique française faisant émerger Pierre Mendés France. C’est lui qui a initié le mouvement de la décolonisation qui a fait du bien, autant à la Tunisie qu’à la France.
    La liberté et ses contingences
    Cette «expérience» tunisienne, Jean Daniel la possède sur le bout des doigts, lui le compagnon de Habib Bourguiba, team leader des militants de l’indépendance et père de la Nation. Le journaliste, témoin de notre époque, considère que le code génétique de la Tunisie moderne porte un trait d’individualité remarquable. D’abord, par ses réalisations au plan national et ce jusque dans le choix des concepts. Tel celui de l’émancipation de la femme et de la société tunisienne. Que par ses repères au plan des relations internationales. Cela est le cas pour la position de la Tunisie face au courant du Non Alignement, jusque dans sa solution du conflit israélo-palestinien, et le discours de 1965 de Bourguiba à Jéricho reste un référentiel encore d’actualité.
    Par-dessus tout, Jean Daniel fait une grande place au concept de gradualisme, c'est-à-dire cette démarche de progressivité qui a marqué la méthode tunisienne en politique. Et le conférencier de rappeler que les Tunisiens ont conservé ce réflexe.
    A présent qu’ils ont payé le prix de la liberté, par la vie des martyrs de la Révolution, il faudrait qu’ils s’apaisent pour garder cette liberté et pour piloter le chantier démocratique. La liberté, ils la respirent pour la première fois. Bourguiba leur a offert un destin, mais pas la liberté. Lui, «l’élu» de la nation se sentait une âme «d’instituteur» et il est vrai que Bourguiba savait y faire avec le peuple et était doué pour la pédagogie, en politique.
    Mais le despote éclairé n’a pas su lâcher du lest, bloquant la trajectoire démocratique qui devait fatalement déboucher sur l’alternance. Il s’est refusé à cette option et la lumière céda la place à l’arbitraire. On connaît la suite. Tout le travail, à présent, sera de préserver cette liberté, dans les dédales du nouvel édifice démocratique qu’il faudra concevoir et mettre sur pied.
    Le pari de Hegel pour un Etat Fort
    La liberté, insistait Jean Daniel, est toujours sujette à contingences. On ne sait pas ce qui peut arriver, quand on évolue sur un terrain démocratique que nous découvrons pour la première fois. Les courants politiques trustent le champ public et fragmentent le socle de l’opinion nationale. Jusque-là le pays a eu à se prononcer sur des questions fondamentales, telles l’éducation publique et gratuite, la santé, la circonscription populaire pour l’armée, etc.; demain, l’irruption des partis va faire apparaître des clivages qui vont fragmenter le front populaire. Il y aura des militants qui vont se mobiliser pour leurs idées politiques. On pense que le débat d’idées va éclipser le débat national, le seul qu’on ait pratiqué mais c’est celui qui a conforté notre unité nationale, éliminant par la même la lutte des classes et le régionalisme.
    Le premier parti de Tunisie a été le corps de l’administration. Hélas, nous n’avons pas su le prémunir de la bureaucratie. Il a été facile à l’oligarchie mafieuse de l’instrumentaliser. Mais la particularité tunisienne, semblait dire Jean Daniel, est que le collectif des vertueux du corps de l’Administration a résisté aux forces du mal et le pays a fonctionné y compris sous la dictature.
    De son extrême délicatesse, et de sa prudence professionnelle, le conférencier a parlé du devenir de la révolution en termes allusifs. C’est au détour d’une anecdote savoureuse qu’il a distillé un message pertinent. Au cœur de la crise de mai 68, Raymond Aron, fidèle au camp du Général De Gaulle, voulait faire raison garder à Michel Foucault, rangé à la dynamique de la contestation l’invitant à «rester Hégélien et de ne pas piétiner le lustre de l’Etat». Et l’Etat tunisien est notre réalisation la plus précieuse. L’Assemblée constituante devra en tenir compte. Un Etat fort, cela donne des indications précises sur l’édifice démocratique à mettre en place pour l’avenir. Une option parlementariste nous exposerait aux vents mauvais des extrémismes de tous bords. D’autant qu’on les voit s’activer à prendre la place de l’Etat pour assurer des prestations sociales qui leur procurent une proximité populaire qui pourrait demain être un levier redoutable la veille des scrutins.

dimanche 6 mars 2011

Aide aux réfugiés de Ras Jdir

- Rim Ben Salah volontaire Unicef, sur place à Ras Jdir demande à toutes les personnes prêtes à donner leur aide à se tenir prêtes pour les prochains jours. Il y a un grand nombre de réfugiés sur place.
- Il faut également arréter momentanément les convois de nourriture, car les excès risquent d'être pourvoyeurs de maladies étant donnéla quantité de déchets que cela génère. Il est préférable de garder ces collectes à Tunis pour les envoyer plus tard.

A diffuser SVP

samedi 5 mars 2011

Tunisie : Régime parlementaire ou semi-présidentiel comprendre pour choisir - Samy Ghorbal. Leaders.


L'article a été rédigé par Samy Ghorbal, qui a longtemps été journaliste chez Jeune Afrique. Il connait très bien la Tunisie de par sa naissance mais aussi de par toutes les enquêtes qu'il y a mené durant les années Ben Ali.

Cet article est très instructif car il explique les différents mécanisme du régime parlementaire et semi présidentiel tout en donnant quelques conclusions sur le devenir de la Tunisie selon le régime choisi.
Bonne Lecture

Sanda Salakta (Blog: Au fond de mon jardin)

Le régime parlementaire

il se caractérise par le rôle prédominant du Premier ministre, qui exerce la réalité du pouvoir exécutif. Le chef de l’Etat est, le plus souvent, purement honorifique.
Les ministres et le chef du gouvernement (l’exécutif) rendent régulièrement des comptes au Parlement (le législatif) et peuvent être interpellés et placés dans l’obligation de se justifier. Ou de se démettre. En contrepartie, le gouvernement peut recourir au droit de dissolution du parlement.
Le régime parlementaire est en vigueur en Espagne, Pays-Bas, Danemark, Suède et Norvège qui sont des royaumes, et au Japon qui est un empire. En réalité, l’Italie et l’Allemagne sont, les seuls exemples de grandes « républiques parlementaires ». Cette singularité s’explique par les traumatismes du fascisme et du nazisme, qui ont amené Ies italiens et Allemands à éviter d’instituer un président fort.


Le système parlementaire pratiqué au Royaume-Uni et en Allemagne permet une remarquable stabilité gouvernementale. En revanche, la France des IIIème et IVème Républiques, et l’Italie, depuis 1948, ont vu les gouvernements se succéder à des rythmes effrénés. Dons l’instabilité ministérielle (ou gouvernementale) constitue le défaut le plus visible du parlementarisme.
Pour quelles raisons ?
Les conditions pour qu’un régime parlementaire fonctionne correctement sont au nombre de deux:

1- un système de partis cohérent :
Pour gouverner efficacement, un Premier ministre doit s’appuyer sur une majorité stable. Or plus le nombre de partis représentés au Parlement est important, et plus faibles seront les chances de voir se dégager une majorité cohérente. C’est parce que le jeu politique britannique se résume pour l’essentiel à un jeu de bascule entre deux grands partis antagonistes, les travaillistes et les conservateurs, que le système britannique a produit de si bons résultats sur la durée. Ceci, est également valable pour l’Allemagne, où les partis de gouvernement sont quatre mais fonctionnent traditionnellement par couples de deux (Sociaux-démocrates et Verts, Chrétiens-démocrates et Libéraux). A l’inverse, la multiplication des partis politiques oblige le leader du parti arrivé en tête aux élections à avoir recours à des marchandage sordides avec les dirigeants des grands partis et des petites formations pour obtenir son investiture et former un gouvernement de coalition, par la suite il vivra en permanence sous la menace de défections qui le priveraient de majorité. Il sera dans l’impossibilité de procéder aux réformes. C’est par exemple le cas en Israël, où les cabinets successifs sont, depuis une quinzaine d’années, otages des ultra-orthodoxes du Shass…

2- un mode de scrutin adéquat.
Le 1er mode est le scrutin proportionnel intégral : plus équitable car chaque parti sera représenté au parlement à la mesure de son poids électoral. Mais il entraîne la fragmentation politique et engendre des gouvernements de coalition faibles et instables (comme cela été expliqué plus haut).
Le 2ème mode est le scrutin majoritaire : Il y a deux variantes :
Le scrutin majoritaire à un tour : ll permet de dégager des majorités donc un gouvernement stable, mais peut provoquer de très fortes distorsions dans la représentation.
Le parti arrivé en tête le soir de l’élection est déclaré vainqueur s’il obtient le pourcentage de votes le plus haut même si ce pourcentage est inférieur à la majorité absolue (51%).
Par exemple si trois partis sont en course : si l’un d’eux obtient 40% des voix et les deux autres 30% chacun, c’est le parti qui a obtenu 40% qui obtiendra 80% des sièges au parlement.
Le scrutin majoritaire à deux tours : pratiqué en France, est moins brutal que la variante anglaise. Et il a le mérite d’incite les partis à négocier entre les deux tours de scrutin pour faire des coalitions. Le grand handicap du scrutin majoritaire est qu’un parti politique important peut être privé de représentation nationale. Par exemple si trois partis sont en course : si l’un d’eux obtient 40% des voix et les deux autres 30% chacun, c’est le parti qui a obtenu 40% qui obtiendra 80% des sièges au parlement. Par contre si les deux partis qui ont obtenus 30% chacun font coalition au deuxième tour alors c’est eux qui vont obtenir 80% des sièges au parlement alors que le parti qui a obtenu le score le plus haut n’obtiendra que 20% des sièges.
Le régime semi-présidentiel, ou « mixte » : un compromis efficace

Il constitue aujourd’hui le modèle le plus répandus dans beaucoup de pays. Le risque dérive présidentialiste est la principale critique de ce système. Il peut cependant être efficacement contrebalancé par les mécanismes institutionnels et politiques qui seront détaillés et ce régime dispose d’une qualité essentielle : il permet d’éviter les risques de blocage récurrent de l’action du gouvernement par un parlement hostile comme dans le régime parlementaire.

Le premier modèle envisageable est celui des états unis. Le président est le chef de l’exécutif et tire sa légitimité de son élection au suffrage universel. Il doit composer avec une assemblée législative (le congrès) qu’il n’a pas le droit de dissoudre et avec une justice indépendante. Une cour suprême, appelée aussi parfois tribunal constitutionnel, est instituée pour arbitrer les conflits qui peuvent surgir entre l’exécutif et l’assemblée législative (le congrès) sur l’étendue de leurs pouvoirs respectifs. Ce tribunal constitutionnel, organe de régulation fondamental du système, contrôle aussi la conformité des lois élaborées par l’assemblée à la Constitution.

Le système en vigueur en France depuis 1958 est une autre variante du régime semi-présidentiel ou « mixte ». Il se caractérise par un exécutif à deux « têtes », qui comporte un président et un Premier ministre, nommé par ce dernier, mais responsable devant le Parlement à qui il doit rendre des comptes lui et tous les ministres de son gouvernement. Le président dispose d’un pouvoir de nomination étendu, car il tire sa légitimité directement du peuple, qui l’élit au suffrage universel. Les députés de l’assemblée sont élus au suffrage universel direct. Pour être élu dès le premier tour, il faut obtenir la majorité absolue, (supérieur ou égal à 51%). Si aucun candidat n'y parvient, il y a lieu à un second tour de scrutin auquel ne peuvent se présenter que les candidats ayant obtenu au premier tour un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % des électeurs inscrits. Pour être élu au second tour, la majorité relative suffit : l'emporte donc le candidat qui a obtenu le plus grand nombre de suffrages.
Le nombre de députés varie selon le nombre d’habitants dans chaque région. Plus une région est peuplé plus elle a des députés qui la représentent. L’assemblée se renouvelle intégralement, tous les cinq ans.
Les députés du sénat (sénateurs) sont élus au par des collèges électoraux composés de personnes elles-mêmes élues au suffrage universel (conseillers régionaux, conseillers généraux, délégués des conseils municipaux, etc.). Les sénateurs sont élus pour six ans, avec un renouvellement par moitié, tous les trois ans.
Le parlement est composé de deux chambres l'assemblée nationale désigne la chambre basse, par opposition à la chambre haute ou sénat. L’assemblée et le Sénat ont un rôle législatif, mais en cas de désaccord entre elles sur un projet de loi, c'est l'Assemblée qui a le dernier mot. En outre, elle a seule le pouvoir de renverser le gouvernement.

Les Rôles de l'Assemblée sont:
Voter les lois avec le Sénat,
Contrôle de l'action gouvernementale :
- vote des questions de confiance sollicitées par le gouvernement,
- vote de motions de censure contre le gouvernement...
Modification de la Constitution.
Si une révision constitutionnelle n'a pas lieu par referendum, elle doit être votée à la fois par l'Assemblée nationale et par le Sénat.

Le Parlement dans ce régime est une instance législatrice, et le Gouvernement avec à sa tête le président est l’organe d’exécution. La justice conserve son indépendance.
La qualité première du régime présidentiel à la française réside dans le fait qu’il prend en compte le critère de l’efficacité. Le président élu, conserve même en cas de blocage avec le parlement quand ce dernier est composé d’une majorité de députés appartenant aux partis de l’opposition, les moyens constitutionnels d’assurer la continuité de l’Etat pour lancer les réformes économiques et sociales. La dissolution de l’assemblée par le président est possible en cas de blocage et après avis du Sénat et elle apparaît comme la contrepartie de la possibilité pour les députés de l’assemblée de renverser le gouvernement par le biais de la motion de censure. Par contre le président ne peut pas dissoudre le sénat ce qui permet de garder un contre pouvoir au gouvernement même après dissolution du sénat.


Quelles institutions pour la Tunisie démocratique ?

Chaque système présente des avantages et des inconvénients.
Alors, comment choisir ?
Tout simplement en essayant d’imaginer la solution la moins mauvaise compte tenu de l’équation politique tunisienne. Le régime parlementaire a aujourd’hui le vent en poupe. Mais c’est une solution très difficile à appliquer pour la Tunisie dans le contexte actuel car nous avons vu que pour fonctionner, le régime parlementaire suppose la réunion de deux conditions : un système de partis cohérent et un mode de scrutin adéquat. Or ces deux questions ne seront pas simples à résoudre et donneront lieu à des affrontements vigoureux, à des polémiques passionnées entre les partis politiques. Supposons malgré tout que l’on parvienne à trouver des réponses satisfaisantes. Reste un second problème, plus aigu encore : l’absence de partis politiques réellement représentatifs du peuple tunisien c'est-à-dire d’organisations possédant des orientations bien arrêtées, des militants et des cadres, et des ramifications dans l’ensemble de la société et sur l’ensemble du territoire :
Le PDP compte entre 1000 et 2000 militants
Ettajdid sans doute deux fois moins.
Les destouriens rénovés d’Al Watan regroupés derrière Mohamed Jegham et Ahmed Friaa. Combien sont-ils, sont-ils du côté de la Révolution, ou aspirent-ils à une restauration de l’ancien régime sous un autre nom?
Une seule certitude : Ennahda est la seule formation tunisienne présentant un mouvement de masse.
Ce n’est pas un hasard si c’est aussi la seule à avoir exprimé franchement sa préférence pour le régime parlementaire. Car elle aurait tout à y gagner.
Dans ces conditions, si demain, des élections législatives étaient organisées, la nouvelle chambre serait un magma extrêmement fragmenté, avec une multitude de partis représentés incapables de dégager une majorité parlementaire solide et stable? Le risque serait grand que le pays s’englue dans une crise politique interminable avec une paralysie des institutions. Or de profondes réformes économiques et sociales doivent être mises en œuvre, de toute urgence. Il faut un exécutif solide et cohérent qui soit en mesure d’impulser ces réformes, car qu’adviendra-t-il sinon ? La désespérance du peuple, qui fera le jeu des extrêmes.

La solution la meilleure, la plus facile à mettre en œuvre et la plus efficace au regard des données actuelles de la scène politique tunisienne est le régime semi-présidentiel ou mixte, dont le professeur Yadh Ben Achour parlait dans ses premières interviews et qui présente l’avantage de concilier les exigences d’efficacité et de démocratie.
Bien entendu, nos institutions ne pourront être conservées en l’état. La séparation des pouvoirs législatif et exécutif devra être renforcée et les modalités de contrôle du Parlement sur le travail de l’exécutif renforcé.
Le chef du gouvernement doit pouvoir rendre des comptes sur son action. Et le cas échéant, être renversé par une motion de censure.
Chacun serait dans son rôle : le Parlement, dans celui d’une instance législatrice, et le Gouvernement dans celui d’organe d’exécution. Le président élu, véritable chef de l’exécutif, aurait, même en cas de crise ou de blocage avec l’assemblée, les moyens constitutionnels d’assurer la continuité de l’Etat. Et politiquement, même s’il ne possède pas la majorité à la chambre, il aurait toute la légitimité pour lancer les réformes économiques et sociales que le pays attend. Car ne nous y trompons pas : l’urgence, c’est les défis sociaux !

Le régime semi-présidentiel est donc la solution la plus réaliste et démocratique compte tenu du contexte actuel.

Pour en savoir plus
Sources :
Article publié par Samy Ghorbal dans Leaders le 1/3/2011
Wikipédia
Site officiel de l’assemblée nationale française
Site officiel du sénat français