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Reuters/Zoubeir Souissi-Le Président par intérim Foued Mebazaa |
"Je ne suis pas prêt à être celui qui prend des décisions qui finiront par entraîner des dommages", avait déclaré Ghannouchi, se référant aux affrontements de vendredi à Tunis qui ont coûté la vie à trois personnes. Ghannouchi a ajouté que sa décision n'était "pas une fuite" devant ses responsabilités, et a accusé "des forces inconnues de chercher à provoquer l'échec de l'expérience tunisienne depuis la révolution du 14 janvier".
Le Président par intérim Foued Mebazaa a nommé dimanche Beji Caid Essebsi au poste de Premier ministre. Mebazaa a souligné le patriotisme et la dévotion de cet homme, qui avait occupé les fonctions de ministre des Affaires étrangères sous la présidence d'Habib Bourguiba.
Le Président par intérim envisage de s'adresser cette semaine au peuple tunisien pour présenter son plan de travail pour la prochaine étape.
Après une brève vague de jubilation à cette annonce, les manifestants ont poursuivi leur sit-in dans la casbah, appelant à la dissolution du gouvernement et s'engageant à poursuivre leur action jusqu'à ce que leurs demandes soient satisfaites.
"Nous allons maintenant entrer dans une nouvelle ère, une nouvelle manière de traiter les évènements qui prend en compte les exigences de la révolution", a déclaré le secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL) Mustafa Ben Jaafar lors d'une conférence de presse.
Il a indiqué que la démission de Ghannouchi était "attendue bien plus tôt", la qualifiant de "mesure nécessaire pour mettre un terme à la période ambiguë associée à son gouvernement". Le gouvernement de transition "n'a pas réussi à faire passer le message clair qu'il n'avait plus rien à voir avec l'ancien régime", selon Ben Jaafar.
"Il n'existe aucune crainte de vide politique consécutif à la démission de Ghannouchi", a-t-il déclaré, mettant en garde contre le fait que "le réel vide est celui qui menacera le pays après le 15 mars", la date prévue pour les élections présidentielles.
Pour sa part, Mokhtar Trifi, secrétaire de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme, a affirmé que le départ de Ghannouchi "était le résultat inévitable des tensions, de l'insécurité et de l'agitation politique dans le pays" et qu'il "ouvrira une nouvelle ère, durant laquelle le pays pourra mettre en place un programme général visant à se doter d'une nouvelle constitution pour la Tunisie et à accélérer les changements politiques".
La réforme politique et le développement sont les deux principales préoccupations du secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns, qui s'est rendu en Tunisie jeudi dernier.
"La Tunisie a aujourd'hui l'occasion d'être un exemple de transition politique et de développement économique", a-t-il déclaré, soulignant l'importance de "l'évènement historique qui a fait de la Tunisie le berceau d'une révolution qui a commencé à se propager dans le reste du monde arabe".
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