"La première chose qu’il faut faire, c’est prendre soin de votre cerveau. La deuxième est de vous extraire de tout système d’endoctrinement. Il vient alors un moment ou ça devient un réflexe de lire la première page de votre journal en y recensant les mensonges et les distorsions, un réflexe de replacer tout cela dans un cadre rationnel. Pour y arriver, vous devez encore reconnaitre que l’Etat, les corporations, les medias et ainsi de suite, vous considèrent comme un ennemi; vous devez donc apprendre à vous défendre. Si nous avions un vrai système d’éducation, on y donnerait des cours d’autodéfense intellectuelle." Noam Chomsky.

" Le monde est dangereux à vivre ! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ". Albert Einstein.

lundi 7 février 2011

Sur les rôles du Gouvernement PROVISOIRE et de la SOCIETE CIVILE pendant la période de transition. Rached El Fatmi. Universitaire.

Ce Gouvernement PROVISOIRE a été constitué

-pour assurer les affaires courantes, pour que la vie (en particulier économique) conserve son cours "normal";

-pour régler les problèmes qui ne sauraient attendre;

et pour initier la mise en place les différentes COMMISSIONS (indépendantes) dont en particulier celle qui a en charge de la révision de la CONSTITUTION et qui accouchera du SYSTEME POLITIQUE dans lequel s'inscrira la Tunisie de demain.

Il est important tout d'abord de souligner que toutes les décisions et nominations que le Gouvernement PROVISOIRE a prises ou qu'il prendra doivent être comprises, a priori, comme autant PROVISOIRES que le Gouvernement qui les a arrêtées. Elles n'ont pour but que de PARER à l'urgence. L'urgence ici concerne essentiellement tout ce qui peut sérieusement entraver le retour à la "vie normale" nécessaire à cette période de transition.

Il ne revient pas au Gouvernement PROVISOIRE (et pendant cette période de transition) d'intervenir pour répondre aux INNOMBRABLES REVENDICATIONS qui se font entendre ici et là, relayées à tord par les médias.

Ce n'est pas son rôle , parce que de plus, ce Gouvernement PROVISOIRE n'est pas représentatif de la société tunisienne. Il n'a de "consensuel" que le fait qu'il ait été "plus ou moins" épuré des représentants de l'ancien régime. Il n'a été "accepté" que dans l'urgence de l'après "14 janvier" afin d'éviter non pas un vide politique (c'était déjà le désert) mais une absence de gouvernance. Sans plus.

Tous les SECTEURS du monde socio-économique ont des REVENDICATIONS. C'est normal, mais ce n'est ni le moment, ni le CADRE. Je le répète, ce n'est pas la tâche du Gouvernement PROVISOIRE d'y répondre.

Ce sera par contre la mission du nouveau Gouvernement que nous aurons choisi par voie ELECTORALE et qui sera prochainement mis en place. Il aura le devoir d'écouter les REVENDICATIONS et toute la LEGETIMITE d'y répondre et, de manière plus générale, d'ASSAINIR en profondeur progressivement et durablement le fonctionnement des différents secteurs de la société tunisienne.

Nos revendications ont attendu des années dans le SILENCE. Voilà que d'un seul coup, il y aurait URGENCE. Laissons nos propres revendications pour l'instant en veilleuse .

L'URGENCE est AILLEURS.

L'URGENCE et L'ACTUALITE concernent la mise en place du SYSTEME POLITIQUE que nous voulons pour la TUNISIE de demain. C'est là que doit actuellement se concentrer l'expression du peuple tunisien. La réussite de la REVOLUTION en dépend. Notre AVENIR en dépend.

C'est d'autant urgent que, pour nous, tout cela est NOUVEAU. Chaque tunisien en droit de VOTER doit participer à cette étape EXTREMEMENT IMPORTANTE ET DELICATE. La réalité est que NOUS NE SOMMES PAS PREPARES à l'exercice de la politique, à l'exercice de la démocratie. Le TEMPS joue contre nous. Six mois (ou plus) c'est vite passé.

Le DANGER nous GUETTE.

Réveillons nous, restons VIGILANTS, ne nous laissons pas "embobiner" par ce Gouvernement PROVISOIRE que nous avons "accepté dans l'urgence" et dont on doit CRAINDRE les réflexes TENDANCIEUX qui risquent, "par petites touches", de nous replacer dans ce que nous ne voulons plus.

Certes que Ben Ali et sa clique sont out. C'est une REALITE, presque un rêve. Certes que la vie normale a repris son cours, mais il ne faut pour autant pas que l'on revienne (presque par réflexe) à notre LETHARGIE de spectateur.

Tout va vite, la VIGILANCE doit être QUOTIDIENNE minutieuse, d'autant que chaque action du Gouvernement est généralement relayée et "soutenue", volontairement ou par réflexe, par les médias pour être présentée de manière pompeuse.

La REVOLUTION dont nous prévalons déjà n'aura pas eu lieu si elle se suffit de l'éviction de Ben Ali. Elle n'aura lieu que si elle engendre un nouveau SYSTEME POLITIQUE basé sur le pluralisme, la démocratie, les droits de l'homme … et toutes ces valeurs qui n'étaient que slogans.

Le peuple tunisien doit aujourd'hui s'inscrire dans 2 types d'actions

1- TRAVAILLER, plus que jamais, chacun dans son secteur;

et en même temps

2- PARTICIPER au choix et à la mise en place du SYSTEME POLITIQUE qui est en train de se décider pour la TUNISIE et dont dépend notre avenir. Nous PREPARER à élire ceux qui nous représenteront et à qui nous confieront la gouvernance de la Tunisie.

Je voudrais rajouter: RESTER en EVEIL. ANALYSER minutieusement les actions du Gouvernements PROVISOIRE et des différentes COMMISSIONS.
Ce dernier point pourrait être assuré en grande partie par une COMMISSION de VIGILANCE ( une sorte d"opposition au Gouvernement PROVISOIRE" en préambule à l'exercice démocratique) qui serait consultée pour les décisions importantes, et dont le rôle serait d'empêcher toute DERIVE, toute marche arrière. Cette question est d'actualité dans les différents meetings organisés ces derniers jours.

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